Commune de Saint-Jean-Pla-de-Corts

Un peu d’histoire

« Saint-Jean-Pla-de-Corts situé à quelques encablures de la mer et au pied de la montagne pyrénéenne, à la frontière de l’Espagne, veut mettre à profit de tels avantages pour se doter d’équipements attractifs sur le plan touristique.
Ses plans d’eau avec différentes activités sportives et ludiques ainsi que son vieux village participent notamment dans la mise en œuvre de cette politique.
Le village bénéficie d’un développement démographique maîtrisé avec le souci majeur de la municipalité d’accueillir dans de bonnes conditions, respectueuses de l’environnement, les nouveaux arrivants. »

Robert Garrabé – maire de St-Jean-Pla-de-Corts

Histoire du village et de ses monuments

I. Une première mention du village au Xe siècle signale aussi l’existence de l’église consacrée à Saint Jean. En 976 Dame Minimilla possédait la plus grande partie des terres de Pla de Corts. Près de l’église et de son cimetière, une première cellera, où étaient protégées les récoltes, devait exister.

L’église paroissiale Saint-Jean Baptiste
Le chœur derrière le retable central date du Xe siècle, de style préroman. Au XIe est construite une triple nef, avec une voute de plein cintre et des demi-voutes de chaque côté. Quatre retables baroques, en bois polychrome sculpté, décorent l’intérieur. L’église est encore entourée du cimetière avec une belle pierre tombale de 1225, encastrée dans le mur sud. La tour clocher au-dessus de l’entrée est construite en 1762 comme un conjurador, avec son escalier extérieur, pour conjurer le mauvais temps par des prières. Enfin une cloche baptisée Jean Baptiste et Jean l’Évangéliste, de 1657, est inscrite aux Monuments Historiques.

Quelques tombes de célébrités
Dans le tombeau familial des Ayrols, François Francis, journaliste, écrivain, mort en 1973 ; Francis Aggeri, poète, sculpteur, mort en 1985 ; Laurent Ribérat, peintre, mort en 2002 ; dans le tombeau des Olivé, Michel Quéval, compositeur et chef d’orchestre, mort en 2005.

 

II. Au XIIe siècle le village va se déplacer et se regrouper autour d’une demeure seigneuriale créant ainsi une nouvelle cellera. Pour se défendre des pillages, le seigneur Béranger Castlan et un abbé d’Arles sur Tech, – le monastère possédant alors d’importants domaines à Saint-Jean-Pla-de-Corts -, demandent au Roi d’Aragon et au vicomte de Castelnou l’autorisation de construire une forteresse en 1188.

Les murailles et le château résidence royale des Rois de Majorque
Les fortifications qui entourent la nouvelle cellera correspondent à un plan rectangulaire dont on mesure l’importante longueur Place dels Baills, ainsi que l’épaisseur des murs dans les ouvertures creusées depuis. Cet ensemble imposant du XIIe siècle était entouré d’un fossé, comblé aujourd’hui, sur deux côtés et par les précipices sur les deux autres. On y entrait à l’origine par la seule porte que surmonte une tour au sud, place de la République. Les ruelles parallèles conduisent vers le nord où se situe la résidence des seigneurs de Saint-Jean.
Une porte cochère surmontée d’un chemin de ronde donne accès à la cour rectangulaire autour de laquelle se distribuent les bâtiments. A droite, dans la tour donjon, une chapelle, dédiée elle aussi à Saint Jean, a été commandée en 1370. Au sommet de la tour, un campanile de fer forgé, imaginé par l’architecte danois Viggo Dorph-Petersen, possède deux cloches, dont la petite Barbara, du XVe siècle, classée aux monuments historiques. A droite comme à gauche de la cour les bâtiments servaient de granges pour les animaux et les réserves. Au fond le logis de deux étages présente une double arcature en brique, de style renaissance qui rappelle l’architecture du palais des Rois de Majorque de Perpignan. Un escalier monumental, sur la gauche, mène à la galerie où sont distribués les appartements. Jacques Ier et Jacques II de Majorque y résidèrent en été à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe. La partie gauche des arcades et le puits ont été démontés, réduisant l’effet impressionnant de cette cour. De 1460 à 1789, les Seigneurs de Pagès vont donner leur nom au village et apporter des modifications dans la résidence, en particulier avec des décors XVIIIe au premier étage. Pendant les guerres de 1674 à 1680 et en 1793, le château est occupé par des militaires français et espagnols selon les victoires. Après la Révolution, la résidence revient à la municipalité républicaine qui ne peut l’entretenir et va la vendre à plusieurs particuliers.
Mais, depuis 1996, la municipalité, dirigée par Robert Garrabé, rachète peu à peu ces biens privés et les restaure, y installant ensuite des associations. Ce riche ensemble est un atout pour le village et pour son histoire et mérite d’être sauvé.

 

III. Le développement du village au cours des siècles s’étend hors des murailles, gagne sur les terres agricoles, de l’autre côté de la départementale 13 à l’est et vers Vivès au-delà de la départementale 115 au nord. Avec la mairie et la salle polyvalente en 1988, puis l’espace commercial en 2011, le centre s’est déplacé au Square Guy Malé.

La chapelle Saint Sébastien
Depuis les derniers travaux en 2018 et l’installation de son éclairage nocturne, la chapelle Saint-Sébastien, au rond-point du même nom, brille de tous ses feux. L’origine serait un ermitage dont il resterait le chœur du XIVe. Dès sa construction, la chapelle a été dédiée à ce saint, protecteur contre le fléau de la peste. Agrandie d’une nef simple au XVIIIe siècle, elle tombait en ruine en 1854 quand une épidémie de choléra a conduit à la restaurer. Le porche, et sa belle arcade de pierre, protège de la pluie ou du soleil lors de la fête du saint le 20 janvier.

La briqueterie Sainte-Marcelle
Installée au lieu actuel en 1926, quand la fille unique de Joseph Colomines, Marcelle, a épousée Jean Fite, cette briqueterie est la dernière aujourd’hui en activité à produire les célèbres cayrous utilisés dans tous les monuments de la région. Mais son savoir-faire remonte à 1735 et il s’est transmis à travers les générations de Colomines, briquetiers de Saint-Jean, jusqu’à nos jours où il a été reconnu comme patrimoine culturel immatériel français. Une visite permet de découvrir toutes les étapes de l’argile brute jusqu’aux produits finis en terre cuite.

Le Pont sur le Tech
Afin de remplacer la barque et les passerelles emportées par les crues, la construction d’un pont solide est enfin décidée en 1912. Le chantier se met en place en suivant les plans de trois arches de maçonnerie pour relier les 110 mètres entre les deux rives, quand la guerre éclate. Les travaux ne reprennent qu’en 1922 et s’achèvent en 1925. En 1940 l’Aiguat emporte les butées de chaque côté laissant les trois arches isolées au milieu des flots. Ce n’est qu’en août 1949 que la liaison est rétablie avec l’ajout de deux nouvelles arches, sans modifier la largeur prévue en 1912.
Ce n’est pas le pont le plus ancien de Saint-Jean même si c’est le plus long. Il existe un pont routier qui date de 1847 avec la date inscrite de part et d’autre, c’est celui sur la Ribera de Las Aigues, à la sortie de Saint-Jean en direction de Céret. Il est accolé au pont de chemin de fer qui le domine depuis la mise en service de la ligne Elne-Céret en 1889.

Les plans d’eau et le centre naturel de loisirs
Avant d’attirer le visiteur grâce à ses monuments, pour lesquels la municipalité met tout en œuvre afin de les préserver, de les embellir et de les signaler, Saint Jean est surtout connu du grand public pour ses plans d’eau. Sous l’impulsion de Robert Garrabé, un lac est ouvert à la baignade en 1995. L’aménagement paysager, avec le Canigou et les Albères en toile de fond, intègre plage, zones de pique-nique, activités sportives et jeux nautiques variés. Un parcours accrobranche à plusieurs niveaux s’adresse aux petits et aux grands. Le lac de pêche rassemble les pêcheurs en hiver et l’été ce sont les amateurs de téléski nautique qui les remplacent. Ces dernières années ce sont plus de 70 000 personnes qui viennent et peuvent se restaurer à la Guinguette du lac ou à la terrasse du Wake-park.
Chaque année de nouvelles améliorations sont apportées et des activités différentes apparaissent avec des animations temporaires.

La voie verte
Pour relier les plans d’eau et le cœur du village, il existe la possibilité de s’y rendre à vélo par la voie verte. Celle-ci inaugurée par tronçon depuis 2011 ne permet pas seulement de joindre deux parties du village mais aujourd’hui de relier Argelès-sur-Mer à Saint-Laurent-de-Cerdans et d’intégrer ainsi l’itinéraire transfrontalier Pirinexus, l’une des meilleures boucles d’Europe. Longeant le Tech ou empruntant l’ancienne voie de chemin de fer, cette voie verte traverse de superbes paysages comme les plans d’eau de Saint-Jean. Elle offre un intérêt touristique évident dans le respect de l’écologie, et favorise le sport et les échanges entre Vallespir et Catalogne.

Un écrivain à Saint Jean : Ludovic Massé
Parmi les hommes célèbres ayant résidé dans le village, le romancier Ludovic Massé y a passé toute son enfance et son adolescence entre 1900 et 1920. Il en donne une image très complète dans les trois volumes de son roman autobiographique Les Grégoire. Une plaque commémorative indique la maison de la famille rue de l’ancienne Mairie.

Placette Laurent Riberat
Une plaque rappelle que l’artiste peintre originaire de Saint-Jean et mort en 2002 a réalisé dans une petite maison à escalier de la place toute son œuvre dès son installation dans celle-ci en 1968 réalisant des œuvres abstraites contemporaines.

Michel Bernier

 

Quelques photos anciennes